Quel futur pour la communication scientifique au niveau européen ?

Date: 
22/05/15

Quel est votre intérêt et celui d’Elsevier pour un événement tel que Science & You, et pour la médiation des sciences en général ?

Mon intérêt est celui d’un scientifique de métier : après une thèse en biologie moléculaire, j’ai travaillé de nombreuses années dans la biotech, puis je me suis tourné vers la politique scientifique. Je travaille désormais chez Elsevier depuis deux ans, où je suis en relation avec le monde académique et de la recherche plus généralement, la Commission Européenne, l’EUA, Science Europe… Par ailleurs, je fais partie du board d’Euroscience, organisation pan-européenne pour la promotion de la science. 
L’aspect stratégique et la politique scientifique sont des sujets qui m’intéressent, c’est-à-dire rapprocher la science des questions européennes. Cette question est un véritable challenge pour l’Europe, qui est très forte en recherche scientifique, mais qui ne le montre peut-être pas assez à ses citoyens.
Science & You est un excellent moyen de rapprocher scientifiques, citoyens et politiciens, car l’événement s’adresse à un vaste public pas seulement composé de scientifiques. De plus, il me semble très important de s’adresser directement aux jeunes chercheurs, car ce sont eux qui sont porteurs d’un changement de culture scientifique, notamment vers les questions de l’open science et qui sont des enjeux majeurs dans l’évolution de la science de demain.

Quelles sont les solutions proposées par Elsevier en termes d’open science et d’open access ?

Tout d’abord, nous pouvons remarquer que le passage au digital révolutionne la science : les nouvelles technologies vont aider le monde de la recherche vers plus de collaboration, plus d’efficacité et plus de communication. Cette communication se fera aussi plus entre les chercheurs et les citoyens, intégrant ainsi davantage la science dans la société.
Elsevier propose tout un panel de solutions pour permettre ce lien. STM Digest en est une initiative où de jeunes scientifiques, les « Research Ambassadors », revoient des articles scientifiques pour les rendre accessibles à tous. Pour cela, Elsevier les met en relation avec les auteurs et les éditeurs et leur fournit une formation. Cette initiative est née d’une collaboration entre Elsevier et Mendeley.
Un autre exemple est le Prix Atlas, qui part du principe que la science a un impact sur la vie de tous. La plateforme Atlas permet de mettre en avant les travaux de recherche ayant une forte dimension sociétale. Chaque mois, une sélection d’articles est soumise à un panel d’experts comprenant par exemple le monde associatif et humanitaire, et un article est retenu pour remporter le prix. Les articles ayant reçu le Prix Atlas traitent par exemple de la thématique du commerce équitable, des politiques de santé, ou de l’agriculture en Afrique.  De la même manière que pour STM Digest, l’intégralité des articles ainsi qu’un résumé pour le grand public est accessible au public : cet aspect nous tient à cœur.

Vous allez intervenir autour de ces questions lors d’une table ronde au colloque (La société et le mouvement « libre accès » : des marges au centre – jeudi 4 juin, 16h30-18h) : pouvez-vous nous en dire plus ?

Même si la situation de l’open access a été difficile pendant un certain temps, le débat a maintenant fortement et positivement évolué et nous souhaitons faire passer le message que nous sommes allés au-delà de ça. Tous les journaux d’Elsevier offrent désormais une solution en open access. Nous proposons en effet plus de 280 journaux totalement libres d’accès, mais même ceux avec abonnement offrent le choix de publier en open access.
Je vais également parler de la question de l’open data, ou comment rendre toutes les données de la recherche accessibles à tous. Cette question est délicate, car elle soulève des problèmes technologiques, mais également éthiques, et c’est un des grands défis pour l’open science en Europe et globalement.